A) Les batailles
La principale activité des chevaliers est
la guerre. Elle est pour eux un moyen d'agrandir leurs
seigneuries ou de s'enrichir grâce aux butins et aux rançons.
Si certains ont peur, d'autres se réjouissent
à l'idée de la bataille. Voici ce qu'en dit le troubadour
Bertran de Born (1140-1215), seigneur de Hautefort en Périgord.
"J'ai grande joie
quand je vois, à travers les champs, bien rangés, les
chevaliers armés et les chevaux. J'aime voir les châteaux
assiégés, les palissades rompues et démantelées. Je vous
le dis, je trouve moins de plaisir à manger, boire et
dormir qu'à entendre le cri "à moi" s'élever
dans les deux camps, les chevaux sans cavalier hennir sous
les ombrages et les appels au secours, moins qu'à voir
tomber les uns et les autres dans l'herbe au-delà des fossés,
qu'à voir les morts avec, fichés dans leurs flancs, des
tronçons de lance et leurs petites bannières."
Dès le XI°siècle, faire la guerre est réservé
à ceux qui peuvent payer l'équipement : l'épée, le haubert
de mailles et le cheval, prestige du chevalier, qui, à lui
seul, vaut une fortune.
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B) Des loisirs |
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1) La chasse
Tout au long du Moyen Age, la chasse reste
une véritable passion pour la noblesse. On distingue alors
la chasse à courre avec meute de chiens, et la fauconnerie,
chasse avec des oiseaux de proie. Elles sont pratiquées même
en temps de guerre.
Le noble chasse le gros gibier (sangliers,
cerfs, loups, ours) ou le petit gibier (oiseaux, faisans,
lapins...).
La chasse est un bon entraînement pour la
guerre ; c'est une sorte de sport, mais elle a également
son utilité lorsqu'il s'agit de détruire des bêtes féroces
qui menacent les récoltes, les animaux domestiques ou même
les hommes. Tel est le cas du loup, très répandu au Moyen
Age.
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2) Les tournois
Apparu à la fin du XI° siècle, le
tournoi est d'abord une véritable bataille, au cours de
laquelle s'affrontent deux troupes de chevaliers. Les règles
sont peu précises et la mêlée est souvent violente. Cette
forme de combat, primitive et brutale, se codifie peu à peu
: dans la joute, deux chevaliers sont lancés au grand galop
de chaque côté d'une palissade. Ils tentent mutuellement
de se renverser à l'aide d'une longue lance de frêne. Si
les deux concurrents tombent, ils poursuivent le combat avec
des armes émoussées. Les vainqueurs prennent les armes,
les chevaux de leurs adversaires et reçoivent de nombreux
prix.
Pour préparer les joutes, mesurer leur
habileté, les chevaliers s'entraînent à la quintaine.
C'est un simple mannequin de bois pivotant sur un pieu. Il
porte d'un côté un écu et de l'autre côté un lourd
gourdin. Les chevaliers doivent essayer - ils bénéficient
de cinq tentatives - de le renverser d'un coup de lance.
Malheur à qui ne réussit pas! La quintaine bien graissée
effectue alors un demi-tour et le maladroit est rudement
frappé. On s'entraîne également à l'escrime, au bâton
ou à l'épée. Dans un champ, les chevaliers pratiquent le
béhourd, consistant à s'élancer l'un contre l'autre avec
une lance pour tenter de désarçonner l'adversaire.
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